Mike Brant : L’Ange Déchu et Ses Amours Maudites – Un Récit Inédit

Le 1er février dernier, Mike Brant aurait eu 78 ans. Une date anniversaire qui nous ramène à la figure mythique du chanteur, dont l’aura n’a rien perdu de sa puissance. Mike Brant, c’est l’histoire d’un destin fulgurant et tragique, d’une voix d’or qui a conquis les cœurs avant de s’éteindre dans le silence. Cinq décennies après sa mort, le mystère qui entoure sa vie et ses amours continue de fasciner. Derrière le sourire éclatant et les mélodies entraînantes se cachait un homme profondément tourmenté, un “amant maudit” dont les amours, paradoxalement, semblaient toujours destinées à l’échec.

Le paradoxe est saisissant : adulé par des millions de fans, Mike Brant était systématiquement abandonné par les femmes qu’il aimait. Sa nièce, Yona Brant, qui veille aujourd’hui sur sa mémoire, a levé le voile sur cette malédiction sentimentale. Dans un entretien accordé à Ici Paris en 2020, elle se souvient : “Adulé comme il était, Mike a toujours été quitté par les femmes qu’il aimait !” Une confidence qui révèle la solitude profonde de l’artiste, malgré la foule de ses admiratrices.

Yona Brant a évoqué ces figures féminines qui ont marqué la vie de son oncle. Avant sa dernière compagne, Lena, un mannequin suédois de 19 ans, il y a eu Guita, une hôtesse de l’air canadienne. La relation a pris fin brutalement quand elle l’a mis au pied du mur, lui demandant de choisir entre elle et sa carrière. Un choix impossible qui a laissé Mike Brant avec un profond sentiment de trahison. Son premier grand amour, Sarah Itskovitch, sa voisine de Haïfa, était également hôtesse de l’air et avait dix ans de plus que lui. Ces amours passionnées mais éphémères, ces ruptures douloureuses, ont forgé en lui une blessure affective qui ne guérira jamais complètement.

Une Courtisane D’un Genre Nouveau : L’Idylle Cachée Avec Sophie Darel

Peu de gens le savent, mais Mike Brant a vécu une courte mais intense aventure avec une figure emblématique de la télévision française des années 70 : Sophie Darel. En 2021, sur le plateau de Ça commence aujourd’hui, l’animatrice a créé la surprise en révélant son histoire avec le chanteur. “J’ai eu une histoire avec Mike Brant”, confiait-elle à Faustine Bollaert, les yeux brillants de nostalgie. Elle se souvient de l’irrésistible charme du chanteur, mais aussi de l’omniprésence des prétendantes : “Il était magnifique. Il me faisait la cour. Et puis, il y avait tellement de filles autour de lui…”

Quelques mois plus tard, sur l’antenne de TV5 Monde, Sophie Darel offrait un portrait plus intime et inattendu de Mike Brant. Loin de l’image de l’artiste tourmenté et mélancolique, elle décrivait un homme d’une joie de vivre contagieuse. “Je l’aimais et surtout, ce qui m’a vraiment beaucoup surpris, c’est que c’était quelqu’un de très joyeux, qui adorait faire des gags”, racontait-elle.

Mike Brant menait une cour assidue, pleine d’humour et de fantaisie. Il avait pour habitude d’appeler chez les parents de Sophie et de changer sa voix pour la faire rire. Un jeu qui amusait sa future belle-mère, qui finissait toujours par le démasquer : “ma mère lui disait : ‘mais je vous ai reconnu – parce qu’il avait un fort accent, vous êtes Mike Brant !’”

Cette anecdote dévoile une facette méconnue du chanteur : celle d’un homme espiègle et plein d’entrain, loin de la mélancolie qui lui sera plus tard associée. Mais derrière cette joie de façade se cachait une douleur insondable, un lourd secret de famille qui allait le hanter jusqu’à la fin de sa vie.

L’Ombre d’Auschwitz : Le Terrible Secret Qui a Brisé Mike Brant

Le 25 avril 1975, le monde de la musique est sous le choc. Mike Brant, l’interprète de Laisse-moi t’aimer, se jette par la fenêtre d’un appartement parisien, à l’âge de 28 ans. Les raisons de son suicide ont longtemps alimenté les rumeurs, entre déceptions amoureuses et entourage toxique. Mais c’est un autre drame, bien plus ancien et intime, qui a véritablement brisé l’artiste.

De son vrai nom Moshé Brand, il portait en lui le poids d’une histoire familiale qu’il a découverte trop tardivement. Sa mère, Bronia, une Juive polonaise, était une rescapée de la Shoah. “Elle avait été déportée à Auschwitz, il ne le savait pas”, a révélé Yona Brant. Ce terrible secret lui a été caché pendant toute son enfance et son adolescence.

La vérité a éclaté un jour, de la manière la plus cruelle qui soit. Son frère, Zvi Brant, a raconté la scène dans les colonnes du Point. “J’avais 6 ans et lui, 9. Une femme prénommée madame Clara a frappé à la porte de la maison et a demandé à voir Bronia.” Cette femme, une ancienne compagne de captivité de sa mère, a fondu en larmes et a raconté avec force détails les horreurs qu’elles avaient vécues à Auschwitz. “Mike était sous le choc ! Depuis ce jour, il est resté traumatisé ! Nous étions loin d’imaginer tout ce que notre mère avait subi.”

À partir de ce moment, Mike Brant a été hanté par les images de ce camp de concentration, imaginant sans cesse les sévices subis par sa mère. Cette révélation a été un traumatisme dont il ne s’est jamais remis et qui a eu des conséquences directes sur sa santé. “Il a fait un ulcère de l’estomac assez grave à 15 ans, deux ans après avoir appris les sévices qu’avait subis Bronia”, confiait sa nièce.

Pour échapper à cette ombre du passé, Mike Brant s’est jeté corps et âme dans la musique. “Je pense qu’inconsciemment, il a décidé de se réfugier dans la musique pour oublier. Car, à partir de ce jour, il s’est mis à chanter à chaque mariage et autre événement familial !” racontait son frère.

L’histoire de Mike Brant est celle d’un artiste en quête d’amour et de bonheur, mais rattrapé par les fantômes de l’Histoire. Sa vie fut un combat incessant contre une douleur qui le dévorait de l’intérieur, un mal-être profond, mélange de déceptions sentimentales et du lourd secret familial. Mike Brant n’était pas seulement un chanteur à la voix sublime, c’était un homme brisé par le poids d’un passé qui n’était pas le sien, mais dont l’écho a résonné en lui jusqu’à son dernier souffle.