Un séisme secoue le cinéma français ! Gérard Depardieu, l’icône tant acclamée, sera jugé pour viols. Après des années de silence et une bataille judiciaire acharnée, la justice a enfin tranché. Le “monstre sacré” va devoir faire face à ses accusatrices devant un tribunal. Découvrez les détails choquants de cette affaire qui pourrait tout changer, dans notre article complet en commentaire.

Le rideau tombe sur une époque. L’image du “monstre sacré”, du géant truculent et intouchable du cinéma français, vient de se briser en mille morceaux. Gérard Depardieu, l’homme de tous les superlatifs, l’icône nationale qui a incarné la France aux quatre coins du monde, ne jouera pas son prochain grand rôle dans un film, mais sur le banc des accusés. La justice a parlé : il est renvoyé devant la cour criminelle de Paris pour des faits de viols et d’agressions sexuelles sur la comédienne Charlotte Arnould. Ce procès, attendu pour le courant de l’année 2025, est bien plus que la conclusion d’une affaire judiciaire ; c’est un séisme culturel, le point de rupture d’un système et le symbole d’une révolution portée par la vague #MeToo.

Cette décision est avant tout une victoire pour une femme, Charlotte Arnould. Une victoire au goût amer, arrachée au terme d’un parcours du combattant de sept longues années. En août 2018, lorsqu’elle dénonce les faits, elle n’est qu’une jeune comédienne pleine d’espoir. L’homme qu’elle accuse n’est pas n’importe qui : c’est une figure quasi paternelle, un ami de sa famille, un mythe vivant. Elle décrit deux soirées d’horreur, les 7 et 13 août, dans l’hôtel particulier parisien de l’acteur, où la confiance aurait laissé place à la violence. Sa plainte, d’abord classée sans suite en 2019 faute de preuves, aurait pu sombrer dans l’oubli, comme tant d’autres. Mais c’était sans compter sur sa détermination. En se constituant partie civile, elle a forcé la réouverture de l’enquête et déclenché un engrenage judiciaire qui s’est avéré implacable.

Le chemin fut semé d’embûches. La mise en examen de Gérard Depardieu en décembre 2020 a été une première reconnaissance, mais aussi le début d’une bataille procédurale acharnée. Les avocats de l’acteur, menés par Me Christian Saint-Palais, ont tout tenté pour faire annuler les poursuites, plaidant la relation consentie et dénonçant une instruction à charge. Ils se sont heurtés à un mur. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a validé à plusieurs reprises la procédure, estimant que les “indices graves ou concordants” justifiaient la tenue d’un procès. Aujourd’hui, cette ordonnance de renvoi sonne comme une validation finale : la parole de Charlotte Arnould est jugée suffisamment crédible pour être débattue publiquement devant des magistrats. Pour son avocate, Me Carine Durrieu-Diebolt, c’est un “immense soulagement”, la reconnaissance que sa cliente a le droit d’être entendue en tant que victime présumée.

De son côté, Gérard Depardieu, muré dans une posture de déni, continue de clamer son innocence. Dans une lettre ouverte publiée en octobre 2023, il se disait victime d’un “lynchage” et affirmait n’avoir “jamais au grand jamais” abusé d’une femme. Sa défense s’apprête à livrer une bataille féroce, persuadée que le tribunal saura faire la part des choses et prononcer une relaxe. Mais l’acteur n’arrive pas seul à ce procès. Il traîne derrière lui le poids d’une vingtaine d’autres témoignages de femmes qui l’accusent de harcèlement, d’agressions sexuelles ou de comportements graveleux sur des plateaux de tournage, des accusations révélées au grand jour par Mediapart et l’émission “Complément d’enquête”. Même si ces faits ne seront pas jugés, ils créent un contexte accablant et dessinent le portrait d’un homme qui, pendant des décennies, aurait bénéficié d’une omerta et d’une complaisance coupable de la part du milieu du cinéma.

Ce procès est donc celui de tout un système. Il interroge la fabrique des idoles et les passe-droits qu’une société accorde à ses “génies”. Comment un acteur, aussi talentueux soit-il, a-t-il pu, pendant si longtemps, se comporter en toute impunité, comme le suggèrent les nombreux témoignages ? La tribune de soutien signée par une cinquantaine de personnalités de la culture, défendant la “présomption d’innocence” et s’attaquant à un supposé “torrent de haine”, a montré la fracture profonde qui traverse la société française. D’un côté, les défenseurs d’un patrimoine national, d’un “monstre sacré” que l’on ne saurait abattre. De l’autre, ceux qui estiment que le talent n’excuse rien et que l’ère de l’impunité est révolue.

Le choix de la cour criminelle départementale, composée de cinq juges professionnels, plutôt qu’une cour d’assises avec un jury populaire, est significatif. Il garantit un débat technique, centré sur le droit et les preuves, peut-être moins sujet à l’influence de l’opinion publique. Mais l’écho de ce procès dépassera largement les murs du tribunal. Il enverra un signal puissant à toutes les victimes de violences sexuelles, leur montrant qu’il est possible, même face à un adversaire surpuissant, d’obtenir que justice soit faite.

L’héritage de Gérard Depardieu est déjà en train de se réécrire. Le colosse du cinéma français apparaît aujourd’hui comme un homme vieillissant, isolé, dont l’œuvre immense est désormais entachée par le soupçon. Quelle que soit l’issue du procès, coupable ou non coupable, il y aura un avant et un après. L’affaire Depardieu aura forcé le cinéma français à un examen de conscience douloureux mais nécessaire. La France s’apprête à regarder l’une de ses plus grandes légendes en face, non pas pour l’admirer, mais pour la juger. Et ce regard-là sera sans concession.