“🎤🌟 Kendji, Slimane, Louane… Le célèbre découvreur de talents Bruno Berberes en visite exceptionnelle à La Ciotat pour la deuxième soirée du concours de chant sur l’esplanade de la Capitainerie : le directeur de casting de ‘The Voice’ révèle secrets, anecdotes et conseils aux jeunes talents, captivant les fans présents et les médias.”

Bruno Berberes, l’oreille d’or de The Voice, en escale à La Ciotat

Il n’est pas sur scène, n’apparaît que rarement devant les caméras, et pourtant son influence dans la chanson française est considérable. Bruno Berberes, 66 ans, directeur de casting de The Voice et figure incontournable de la scène musicale depuis plus de trois décennies, était de passage ce dimanche 17 août à La Ciotat, à l’occasion de la deuxième soirée du concours de chant organisé sur l’esplanade de la Capitainerie. Rencontre avec un découvreur de talents qui, dans l’ombre, a façonné la lumière de nombreux artistes.

La Ciotat, tremplin d’un soir

La chaleur de l’été provençal, les notes de musique qui s’élèvent face au port, et une foule compacte rassemblée pour encourager de jeunes chanteurs encore anonymes : voilà le décor dans lequel Bruno Berberes s’installe, souriant et attentif. Dans sa silhouette reconnaissable, lunettes rondes et chemise sobre, se cache un regard perçant, celui d’un professionnel habitué à détecter en quelques secondes une singularité vocale.

« Je viens ici sans a priori. Je me laisse surprendre », confie-t-il en coulisses, avant le début du concours. Car pour ce directeur de casting, chaque soirée, même modeste, est une opportunité de découvrir une voix qui marquera demain. « On ne sait jamais d’où peut surgir le talent. La musique est populaire, elle appartient à tout le monde. »

Un faiseur de stars

Depuis 2012, date de lancement de The Voice en France, Bruno Berberes occupe un poste clé : c’est lui qui, avec son équipe, écoute des milliers de candidats chaque saison, trie, sélectionne, et façonne la palette vocale qui donnera sa richesse au programme. Kendji Girac, Slimane, Louane… Tous sont passés entre ses mains avant de devenir des noms familiers.

Mais réduire Berberes à The Voice serait une erreur. Sa carrière s’enracine bien plus loin, dans les coulisses des comédies musicales. Depuis les années 1990, il a participé au casting de plus de 30 spectacles devenus cultes : Les Dix Commandements, Le Roi Soleil, 1789, Les Amants de la Bastille ou encore Robin des Bois. « J’ai toujours aimé les voix qui racontent une histoire », explique-t-il. « Dans une comédie musicale, il faut plus que chanter juste. Il faut transmettre une émotion qui tienne toute une salle. »

L’intuition comme boussole

Comment reconnaît-on une future star ? La question revient sans cesse, et Bruno Berberes y répond avec une humilité presque désarmante. « Je ne suis pas devin. Mais je crois que le public sent quand une voix est authentique. Moi, j’essaie de percevoir cette sincérité, cette fragilité qui fait qu’on retient une interprétation. »

Dans son bureau parisien comme sur les routes de France, il écoute inlassablement. Des milliers de fichiers, des auditions improvisées, des festivals régionaux… Son métier est une chasse au trésor permanente. « Ce n’est pas forcément la plus belle voix qui touche. Parfois, une voix imparfaite peut bouleverser davantage qu’une performance technique irréprochable. »

Cette intuition lui a permis de miser sur des artistes parfois jugés atypiques à leurs débuts, et de leur offrir une chance unique. Kendji Girac, par exemple, qu’il a repéré pour son timbre gitan si particulier. Ou encore Louane, dont la fragilité a ému des millions de téléspectateurs.

Une vie derrière les projecteurs

S’il aime dénicher des talents, Bruno Berberes se garde bien de briller lui-même sous les feux de la rampe. « Je n’ai jamais voulu être chanteur, ni comédien », affirme-t-il. « Ma place est derrière, pas devant. »

Cette discrétion n’empêche pas une notoriété solide dans le milieu. Producteurs, réalisateurs, maisons de disques : tous savent que son œil (et surtout son oreille) est une référence. À 66 ans, il a vu passer plusieurs générations d’artistes, avec une constante : « Les jeunes aujourd’hui sont incroyablement exigeants avec eux-mêmes. Ils veulent réussir vite, mais ils ont aussi conscience que la musique demande du travail. »

Un métier sous pression

Le public de The Voice ne le voit pas, mais chaque audition à l’aveugle est le résultat d’un long processus de sélection. « Nous recevons des dizaines de milliers de candidatures. Mon rôle est de donner à chaque saison une identité vocale, de créer une alchimie entre des styles différents. »

Cette responsabilité peut peser : « On a toujours peur de passer à côté de quelqu’un. Mais il faut aussi accepter qu’on ne peut pas tout prévoir. Certains artistes s’épanouissent plus tard, en dehors du programme. »

Berberes insiste sur l’importance de l’accompagnement : « Un concours télé, c’est une exposition énorme, parfois violente. Il faut aider les candidats à rester eux-mêmes, à ne pas se perdre dans la machine médiatique. »

Une philosophie : l’émotion avant tout

Ce qui guide Bruno Berberes depuis plus de trente ans, c’est une conviction simple : la musique est avant tout une affaire d’émotion partagée. « Le public ne se souvient pas d’une performance parfaite, il se souvient d’un frisson. »

À La Ciotat, face à la Méditerranée, il observe les jeunes candidats monter sur scène. Certains tremblent, d’autres osent tout. À chacun, il adresse un sourire, un mot d’encouragement. « Peu importe le résultat, le courage de chanter devant un public est déjà une victoire. »

Une trace dans la chanson française

Avec ses castings pour la télévision et ses collaborations dans les comédies musicales, Bruno Berberes a contribué à écrire une page importante de la musique populaire en France. On estime qu’il a écouté plus de 100 000 voix au cours de sa carrière.

Lui se refuse à toute prétention. « Je ne crée pas les artistes. Je leur tends simplement une porte. Le reste, c’est leur travail, leur talent, leur histoire. »

Mais derrière cette modestie, il y a un rôle essentiel : celui d’un passeur, qui transforme une rencontre fugace en destin artistique.

L’héritage d’un découvreur

Alors que le soleil décline sur La Ciotat et que les dernières notes résonnent, Bruno Berberes salue les spectateurs. Déjà, il reprend la route, vers un autre concours, une autre ville, une autre voix à découvrir.

« Tant que j’aurai l’énergie, je continuerai », assure-t-il. « Parce que la musique, c’est ça : une aventure sans fin. »

À 66 ans, Bruno Berberes incarne cette passion intacte, cette curiosité jamais rassasiée. Un homme qui, dans l’ombre, éclaire les autres.