Kendji Girac blessé par balle : un an après le drame, le gendarme qui est intervenu à Biscarosse raconte

Deux ans après le coup de feu qui a failli coûter la vie à Kendji Girac, l’un des premiers gendarmes dépêchés sur place, Éric Raoul, sort du silence. Pour Sud Ouest, il revient sur les premières minutes chaotiques, les auditions sous tension, et l’ampleur médiatique immédiate de l’affaire.

Vidéo Voici – VOICI – Affaire Kendji Girac : l’étrange manière dont les gendarmes ont découvert son identité après sa blessure par balle

Dans la nuit du 21 au 22 avril 2024, Kendji Girac avait été retrouvé grièvement blessé par balle au niveau du thorax, à Biscarrosse, sur un terrain de passage pour les gens du voyage. Les premières heures étaient confuses : accident, agression, tentative de suicide ? L’onde de choc avait été nationale et les spéculations allaient bon train. Mais ce n’est que quatre jours plus tard, lors d’une conférence de presse très attendue, que le procureur de Mont-de-Marsan avait levé le voile sur les circonstances du drame. Olivier Janson révélait alors que Kendji Girac s’était tiré une balle avec une arme achetée sur une brocante, dans le cadre d’une dispute amoureuse qui aurait mal tourné. Une “simulation de suicide” mal maîtrisée avait alors conclu le magistrat. La version était si détaillée – trop, selon les proches du chanteur – qu’elle avait déclenché l’incompréhension. Pourquoi dire autant, et si précisément, sur la vie privée d’un artiste encore sous le choc ?

Affaire Kendji Girac : un an après, un gendarme parle enfin

Pour la première fois depuis les faits, l’un des gendarmes présents cette nuit-là s’exprime publiquement. Il s’agit d’Éric Raoul, adjudant-chef expérimenté, qui a accepté de livrer son témoignage au journal Sud Ouest. L’homme se souvient de l’appel d’urgence, de la course contre la montre et de la scène qu’il découvre à Biscarrosse : “Je suis informé d’une intervention des secours pour une victime blessée par balle. Je me retrouve dans un camp de gens du voyage avec des personnes qui certifient qu’il ne s’est rien passé. La Section de recherches de Pau vient en appui. La compagne du chanteur est présente, les proches sont là, inquiets et silencieux.

Ça débute par une phase d’échanges pour rassurer tout le monde et expliquer qu’on ne partira pas. Je prends le temps de dialoguer, de trouver le bon point d’entrée, la famille de la victime, pour créer un lien de confiance. Il faut aller plus loin que la seule fonction de gendarme, adopter une méthode plus fine dans les échanges et favoriser un rapport humain, explique le gendarme. Une atmosphère qui préfigurait déjà le déferlement médiatique à venir.

Kendji Girac : une affaire hors norme dès les premières auditions

Ce que souligne Éric Raoul dans Sud Ouest, c’est surtout la brutalité de l’emballement médiatique. Dès les premières auditions, il perçoit que l’affaire dépasse le simple fait divers : Kendji Girac, star populaire, blessé par balle dans des circonstances floues… l’histoire est trop “parfaite” pour ne pas capter l’attention. “La semaine a été très longue. Mais, dès le mercredi après-midi, quand on auditionne la victime, on comprend qu’il n’y a rien de criminel. Mon expérience m’a permis de rester serein et d’avancer sans trop être secoué par tout cela”, se souvient l’adjudant-chef auprès de nos confrères. Pour Eric Raoul, ce dossier restera à part. Et malgré la procédure classée, il en gardera une trace tenace.