Le séisme Meloni : comment l’Italie agit avec une fermeté qui choque l’Europe et expose la paralysie de la France

Emmanuel Macron recevra Giorgia Meloni à l'Élysée ce mardi

Un vent de fermeté, presque un ouragan politique, souffle depuis Rome et secoue les fondations de l’Union Européenne. À sa source, la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, dont les actions décisives en matière d’immigration et de société ne font pas que surprendre : elles choquent, y compris au sein du Rassemblement National en France, pourtant habitué des discours musclés. Alors que l’Italie agit, la France, elle, semble figée dans un état de délibération perpétuelle, un contraste si saisissant qu’il redessine les alliances et expose les fractures béantes du continent.

Le “traitement choc” italien a commencé par la mer. Face à une crise migratoire qui a vu l’île de Lampedusa submergée, voyant débarquer en quelques jours plus de personnes qu’elle ne compte d’habitants, Giorgia Meloni n’a pas attendu Bruxelles. Elle a déclaré l’état d’urgence national. La réponse fut immédiate et militaire : des navires de guerre italiens patrouillent désormais en Méditerranée, les ports sont verrouillés, les bateaux de passeurs interceptés.

La politique de Rome ne s’arrête pas aux trafiquants ; elle vise aussi les ONG qui, sous couvert de sauvetage en mer, sont accusées d’être complices. Des organisations comme Sea-Watch sont désormais bloquées, et leurs capitaines menacés d’amendes colossales pouvant atteindre 900 000 euros, voire de peines de prison. Les moteurs des navires récalcitrants sont détruits, les débarquements refusés. Meloni appelle cela “la dissuasion par la force”, et elle semble porter ses fruits. Les chiffres avancés sont spectaculaires : la migration illégale aurait chuté de près de 60 %, passant de 157 000 entrées en 2024 à seulement 66 000 en 2025.

Mais l’offensive de Meloni ne se limite pas aux frontières maritimes. Elle s’étend au cœur de la société italienne. Son parti, Fratelli d’Italia, prépare une interdiction nationale du burqa et du niqab dans tous les espaces publics. L’objectif est clair et assumé : lutter contre ce que Meloni nomme le “séparatisme islamique” et les “sociétés parallèles” qui se coupent délibérément des valeurs occidentales. Des amendes allant jusqu’à 3 000 euros sont prévues pour les contrevenantes. Dans la même veine, le gouvernement italien veut durcir les peines contre les mariages forcés et exiger une transparence totale sur les financements étrangers des institutions religieuses. “En Italie, nos lois s’appliquent”, martèle l’entourage de la présidente, “nous ne permettons pas de justice parallèle”.

En France, ces nouvelles résonnent avec une force particulière. Marine Le Pen, la première, a salué l’action de son homologue italienne. “L’Italie protège ses valeurs, sa culture et ses femmes”, a-t-elle déclaré, avant d’ajouter un tacle direct à son propre pays : “La France se plie à la charia”. Inspirée par la détermination de Meloni, la cheffe de file du RN a même franchi un nouveau cap, exigeant non plus seulement la régulation, mais une interdiction générale du voile, symbole de “soumission” et d’un “apartheid entre hommes et femmes”, dans tout l’espace public.

Macron and Meloni meet in Rome amid tensions over migration

Le Pen appuie là où le bât blesse, dessinant le portrait d’une France inactive et dépassée. Elle a récemment réglé ses comptes avec la politique migratoire française, soulignant une absurdité flagrante à ses yeux : la guerre civile en Syrie est terminée, et des centaines de milliers de réfugiés syriens rentrent chez eux depuis la Turquie (plus de 700 000), le Liban (plus de 320 000) ou la Jordanie (152 000). “Sauf de France”, ironise-t-elle. Elle accuse le gouvernement Macron de non seulement ne pas appliquer le droit, mais de le “briser”, en continuant de faire venir des milliers de Syriens, dont beaucoup, selon elle, atterrissent directement dans les filets de l’aide sociale et de l’assurance maladie gratuite. Sa demande est radicale : révocation du statut de protection, retours, si nécessaire par la force, et un moratoire immédiat.

Face à ce “modèle italien” d’action et de fermeté, la France est dépeinte comme le “dernier idéaliste naïf” sur un continent qui réapprend la raison. Là où l’Italie investit 5 milliards d’euros par an dans la protection de ses frontières, la France se contente d’un “ridicule” 1,5 milliard, préférant les “campagnes d’image” et les “cours d’intégration”. Paris discute de “sensibilités culturelles”, tandis que Rome agit. Les critiques fusent contre les élites françaises, accusées de tolérer des structures où les femmes sont opprimées, par peur d’être qualifiées d’islamophobes.

Ce débat politique brûlant se déroule sur fond de crise sociale et économique profonde en France. Le gouvernement Macron est accusé d’avoir ajouté plus de 300 milliards d’euros à la dette publique en sept ans, tout en envoyant des milliards en Ukraine. Les impôts explosent, avec plus de 127 milliards ponctionnés via la TVA et l’impôt sur le revenu. Le coût de la vie s’envole, le panier moyen ayant bondi de 22% en trois ans. Parallèlement, l’insécurité grimpe en flèche : +7% de tentatives d’homicide, +7% de violences sexuelles, +6% de trafic de drogue en un an. C’est dans ce climat de poches vidées et de peur croissante que le laxisme perçu en matière d’immigration devient un catalyseur de colère.

Giorgia Meloni, elle, ne se contente pas de sécuriser ses côtes. Elle attaque l’UE de front, rejetant le pacte migratoire de Bruxelles qu’elle qualifie de “chantage”. Elle n’est pas seule. Avec le soutien de la Hongrie, de la Pologne et des Pays-Bas de Geert Wilders, une “nouvelle axe de la raison” émerge, un front des États-nations qui croient en leur patrie et veulent protéger leurs frontières contre les “rêves globalistes” d’une Europe sans limites.

Pour concrétiser sa vision, Meloni mise sur le “modèle Albanie” : la création de centres d’asile en dehors de l’Union Européenne. L’idée, que le RN réclame en France depuis des années, est simple : les demandes d’asile sont examinées avant que quiconque ne pose le pied sur le sol européen. Toute entrée illégale est suivie d’un renvoi immédiat, sans passer par les “boucles infinies” des tribunaux administratifs.

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La France, face à cela, réagit avec ce qui est perçu comme de l’arrogance et du “déni de réalité pur”. La coalition macroniste parle d’un vote “contre le RN”, tandis que le pays, selon ses détracteurs, “s’effondre”. L’Italie montre que le patriotisme, la défense des frontières et des droits des femmes “ne résident pas dans le voile mais dans le courage de se défendre”. La “Rémigration” n’est plus un tabou, mais une “tâche d’État”.

Le message est clair : l’Italie a porté le premier coup, prouvant que l’autodétermination nationale est une réalité possible. La France, elle, se perd en “complexes de culpabilité”. La question, provocatrice, est désormais posée : que se passerait-il si la France adoptait le cours de Meloni ? Si elle construisait une vraie barrière frontalière, arrêtait les bateaux des ONG et supprimait les aides sociales aux migrants illégaux ? L’effet, clament les partisans de cette ligne dure, serait immédiat. L’Italie montre le chemin. La France, pour l’instant, regarde le train passer.