« Je ne pense pas qu’un papa aurait déshérité ses enfants » : Le Jour où Mimie Mathy a Fait Basculer la Guerre de l’Héritage Hallyday

Article: Le Silence Brisé et l’Onde de Choc Nationale

À 68 ans, Mimie Mathy continue d’incarner pour des millions de Français la bienveillance, la droiture et l’intégrité, notamment à travers son rôle culte de Joséphine Ange Gardien. C’est avec cette aura de sincérité inébranlable que, trois mois seulement après la mort de Johnny Hallyday, la comédienne a fait une entrée fracassante dans la plus grande bataille juridique et médiatique de la décennie. Le 4 mars 2018, dans une interview accordée à Sept à Huit sur TF1, celle que l’on surnomme affectueusement “Mimi” a prononcé une phrase anodine en apparence, mais qui a eu l’effet d’une bombe, visant directement le testament de son ami : « Je ne pense pas qu’un papa aurait déshérité ses enfants. »

Ces quelques mots, prononcés avec une conviction douce mais ferme, venaient remettre en question la totalité de la légitimité de Laeticia Hallyday, désignée héritière universelle au détriment de David Hallyday et Laura Smet, les enfants du premier lit du rocker. Le poids de cette déclaration était colossal. Il ne s’agissait pas de l’avis d’une simple personnalité publique s’autorisant un commentaire, mais du témoignage d’une amie intime de Johnny. Ce jour-là, l’opinion publique, déjà divisée et passionnée, a basculé massivement du côté de David et Laura, voyant dans la prise de position de Mimie Mathy la confirmation d’une injustice profonde et d’une potentielle manipulation.

Le Poids d’une Amitié Scellée par un Serment

Pour comprendre l’ampleur de ce séisme, il faut d’abord saisir la nature du lien qui unissait Josiane Mathy, dite Mimie, à Johnny Hallyday. Artiste ayant su conquérir le cœur des Français grâce à son rôle télévisuel depuis 1997, Mimie est une icône de résilience. Elle a surmonté les épreuves liées à son achondroplasie, faisant de sa différence une force qui lui a permis de s’imposer dans un milieu difficile. Cette détermination, cette force de caractère hors du commun, n’a pas laissé Johnny indifférent.

Leur amitié, nouée dans les années 2000, était basée sur un respect mutuel et une admiration réciproque. Johnny, le maître du rock français, vénérait la force de cette petite femme qui avait su s’imposer malgré les obstacles, tandis que Mimie vénérait le charisme et le talent de l’idole. Cette complicité a atteint son apogée le 27 août 2005, jour du mariage de Mimie Mathy avec Benoît Gérard. Pour sceller cette amitié indéfectible, Mimie avait demandé à Johnny d’être l’un de ses témoins, un honneur qu’il avait accepté avec joie et émotion. Les clichés de cette journée montrent un Johnny rayonnant et complice, visiblement heureux de participer à cet événement marquant. Ce rôle de témoin dépassait la simple formalité ; il était la preuve d’un lien profond qui allait perdurer jusqu’à sa mort. Cette intimité, cette place de choix dans la vie personnelle du rocker, conférait une autorité morale unique aux propos de Mimie Mathy.

Le Séisme du Testament Californien

Le 5 décembre 2017, la nouvelle de la mort de Johnny Hallyday dévaste la France. Mimie Mathy, comme des millions d’admirateurs, est touchée au plus profond de son être. Dans un hommage publié quelques jours après le décès, elle exprime sa gratitude et son soutien à Laeticia et aux enfants, écrivant : « Merci monsieur Johnny, je t’aime pour toujours. Des millions de pensées pour Laeticia, ses enfants, ses proches. » À ce moment précis, elle ne doute pas de l’authenticité de l’amour liant la veuve et l’artiste.

Cependant, l’unité apparente autour de la mémoire du Taulier vole en éclats quelques semaines plus tard lorsque le contenu de son testament est révélé. Rédigé en Californie, selon les lois américaines, le document exclut totalement David et Laura Smet de l’héritage, désignant Laeticia comme unique héritière universelle d’un patrimoine estimé à plusieurs dizaines de millions d’euros. Le choc est immense. La France se divise entre ceux qui estiment que Johnny avait le droit de disposer de ses biens comme il l’entendait, et ceux qui jugent inacceptable qu’un père puisse déshériter complètement deux de ses quatre enfants.

En février 2018, Laura Smet envoie une lettre ouverte aux Français, rapidement rejointe par son frère David. Les deux aînés estiment que la loi française, protégeant les enfants par une part réservée de l’héritage, doit s’appliquer, puisque leur père était résident fiscal en France. La bataille judiciaire est lancée, transformant le deuil national en un feuilleton sordide.

L’Analyse de la Déclaration : L’Honnêteté Contre la Polémique

C’est dans ce contexte de haute tension que Mimie Mathy décide d’intervenir. Face à Thierry Demaizière, qui l’interroge sur l’affaire, elle commence par reconnaître le « cafouillage » ambiant, puis, avec sa franchise habituelle, elle prend le risque d’aller plus loin que la simple neutralité. Après avoir appelé au dialogue, elle glisse une première phrase ambiguë : « Alors après, qui a raison ? Qui a tort ? Je pense que chacun le sait qui a tort et qui a raison. » Cette formule suggère qu’elle a une opinion très claire sur les responsabilités de cette situation catastrophique, sans avoir à les nommer explicitement.

Puis, viennent les phrases qui feront la une de tous les médias. « Johnny était une belle personne et il ne faut pas gâcher ça. Il ne faut pas qu’un héritage divise tout le monde », dit-elle, exprimant sa tristesse face au naufrage moral. Et enfin, le coup de massue : « Et puis je ne pense pas qu’un papa aurait déshérité ses enfants. Après, ça les regarde, ça ne me regarde pas. » Les derniers mots, une politesse de circonstance, ne suffisent pas à masquer l’évidence : Mimie Mathy, l’amie de quinze ans, ne croit pas que le rocker ait pu prendre une telle décision en toute conscience.

Cette déclaration a eu un poids considérable pour plusieurs raisons. Premièrement, elle venait d’une personnalité désintéressée, n’ayant rien à gagner financièrement dans cette affaire. Deuxièmement, elle émanait d’une femme à l’image publique d’une intégrité sans faille, crédible aux yeux des Français. Troisièmement, et c’est le point essentiel, elle rejoignait le sentiment exprimé par de nombreux autres proches de Johnny – comme Eddy Mitchell ou Sylvie Vartan – qui avaient tous affirmé d’une manière ou d’une autre que le testament ne reflétait pas la véritable volonté du Taulier, suggérant une forme de pression ou d’influence exercée dans les derniers mois de sa vie.

L’Épilogue : Le Courage au Prix d’une Relation

L’impact des propos de Mimie Mathy fut immédiat. Les médias s’emparèrent de ses mots, faisant la une de tous les sites d’information. Son témoignage ajoutait une voix supplémentaire à la chorale de critiques visant implicitement Laeticia, que beaucoup accusaient désormais d’avoir manipulé Johnny pour obtenir un testament l’arrangeant financièrement au détriment de ses deux aînés. Face à cette coalition de soutien à David et Laura, Laeticia Hallyday, murée dans une stratégie de silence, ne réagit pas publiquement aux déclarations de Mimie, mais il est facile d’imaginer que ces mots ont dû la blesser profondément en remettant en question son intégrité.

La suite des événements montrera l’efficacité de cette coalition morale. En juillet 2020, après deux ans et demi de bataille acharnée, un accord est finalement trouvé entre Laeticia et Laura, cette dernière acceptant une compensation financière et des objets personnels de son père, mettant officiellement fin au conflit judiciaire.

Aujourd’hui, plus de sept ans après cette interview historique, Mimie Mathy a 68 ans et continue sa vie paisible en Provence, poursuivant sa carrière d’actrice adorée. Elle ne s’est plus jamais exprimée publiquement sur l’affaire de l’héritage, ayant dit tout ce qu’elle avait à dire ce jour-là. Sa relation avec Laeticia, déjà peu développée du vivant de Johnny, s’est probablement distendue après cette prise de position publique.

En affirmant qu’elle ne croyait pas qu’un père aurait pu déshériter ses enfants, la comédienne a fait plus que donner son avis : elle a défendu la mémoire de son ami et a soutenu implicitement David et Laura dans leur quête de justice. Ce geste courageux, lui coûtant potentiellement une amitié, lui a permis de rester fidèle à ses valeurs et à l’image de femme intègre et bienveillante que les Français continuent de chérir. Sa déclaration de mars 2018 restera comme l’un des moments clés qui a transformé la perception du public sur cette interminable tragédie familiale et judiciaire.