“Arrêtez de mentir !” : Le clash explosif entre Lecornu et l’opposition secoue l’Assemblée Nationale.

Article: “Arrêtez de mentir !” : Le clash explosif entre Lecornu et l’opposition secoue l’Assemblée Nationale

L’atmosphère à l’Assemblée nationale était électrique, plus celle d’un tribunal que d’un hémicycle législatif, lors de la première séance du nouveau gouvernement. Loin de l’échange policé, c’est un réquisitoire d’une rare violence, une attaque frontale contre la légitimité même du pouvoir, qui a été lancé, culminant dans un affrontement verbal spectaculaire. Le nouveau Premier Ministre, contraint de se présenter devant les députés, a été la cible d’une charge au vitriol qui a exposé, sans filtre, les fractures profondes qui traversent la République. Le point d’orgue de cette séance houleuse fut sans conteste la réponse furieuse de Sébastien Lecornu, montant au créneau pour démentir catégoriquement les accusations de la plus haute gravité.

Une Légitimité Contestée au Cœur de la Crise

La première salve fut institutionnelle. L’opposition, notamment par la voix de Mathilde Panot, a d’emblée refusé de reconnaître la légitimité du nouveau chef de gouvernement, qualifiant sa présence d’« affront à la démocratie ». Le ton était donné. La nomination du troisième locataire de Matignon en moins d’un an est interprétée comme le signe d’un macronisme à bout de souffle, géré sous le signe du « bail précaire ».

La critique remonte aux origines de la crise politique actuelle : l’entêtement présidentiel. Après la dissolution de l’Assemblée et une nouvelle défaite électorale, le président Macron est accusé de « nier délibérément le verdict des urnes ». Sa nomination ne serait rien d’autre que « l’aveu même de l’entêtement du président », un « cas désespéré » qui persiste à appliquer le programme, « tout le programme, rien que le programme du macronisme radicalisé », malgré le rejet populaire. L’idée est forte et lancinante : il n’y a pas de séisme politique sans fracture avec le peuple, et chaque secousse démocratique ne fait qu’agrandir la brèche.

Le Réquisitoire Social et la “Haine de Classe”

La rhétorique s’est ensuite déplacée sur le terrain social et économique, peignant le portrait d’une politique menée par une « haine de classe » s’étant abattue sur le pays depuis 2017. L’opposition n’a pas ménagé ses critiques, citant des mesures emblématiques du quinquennat : la réforme des retraites « empoisonnée » imposée contre le peuple et les syndicats, le refus de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) pour séduire les « 1800 familles les plus riches », l’augmentation des franchises médicales, ou encore la baisse des remboursements pour les malades atteints de cancer.

Le bilan du gouvernement est dressé avec une froideur factuelle : plus de 11 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, la dégradation de l’école et de l’hôpital public. L’opposition assène un chiffre choc : 30 000 lits d’hôpitaux fermés en huit ans. Le nouveau Premier Ministre est en outre pris à partie sur sa première sortie publique à l’hôpital, où il aurait suggéré que les problèmes budgétaires du pays proviennent du « trop d’argent mis dans l’hôpital public ». Cette logique, qui consisterait à « piller les caisses de l’État pour engraisser le grand patronat », est comparée à la « même méthode que Trump et Milei en Argentine », une politique de « démantèlement de l’État » qui ne peut mener qu’à la faillite.

De l’Outre-Mer à la Question Palestinienne : Le Premier Ministre, “Ennemi du Peuple”

Le plus explosif de l’attaque a porté sur les actions passées du ministre à Matignon, le présentant comme l’incarnation de l’autoritarisme. Le nouveau chef de gouvernement est accusé d’avoir « fait du peuple [son] ennemi » en enterrant notamment les revendications des Gilets jaunes.

L’Outre-mer est au cœur des accusations les plus graves. Le déploiement du GIGN et du RAID contre le peuple Guadeloupéen en lutte pour le droit à l’eau et à la santé est mis en exergue. Surtout, la catastrophe en Nouvelle-Calédonie est imputée directement à l’action gouvernementale : l’imposition de la date du troisième référendum, puis le passage en force sur le dégel du corps électoral, auraient « rompu » un processus de paix civile et de décolonisation de quarante ans, causant un lourd tribut de « 15 morts » et l’effondrement économique et social du territoire.

Mais c’est la politique étrangère qui a déclenché l’incident le plus dramatique. L’opposition a en effet accusé le gouvernement d’incarner la « complicité de la France avec le génocide mené par Netanyahou contre le peuple palestinien », en plus d’avoir « menti » sur la livraison d’armes à Israël. Un acte d’accusation moral et diplomatique d’une portée historique, que le gouvernement ne pouvait laisser passer.

Le Face-à-Face : Lecornu Explose et Dément Catégoriquement

Thủ tướng Pháp đề xuất hoãn luật về tuổi nghỉ hưu cho đến cuộc bầu cử năm  2027

C’est à ce moment précis que la tension a atteint son paroxysme. Sébastien Lecornu, visiblement hors de lui, est intervenu avec force, un tonitruant : « Arrêtez de caricaturer et de mentir sur la position de la France sur un sujet aussi grave et aussi sensible. » Le ministre n’a pu accepter l’accusation de « participation à un génocide à Gaza ».

Sa réponse fut un démenti catégorique et ferme, martelé à plusieurs reprises : « Pas une arme française n’est allée à la destination de Tsahal. Je ne cesse de le répéter depuis trois ans et vous maintenez ce mensonge. » Face à la charge morale, il a opposé la réalité des faits humanitaires et militaires : l’action des forces armées dans la distribution de vivres, denrées alimentaires et médicaments, l’engagement du navire-hôpital Le Dixmude à La Riche, et l’engagement des soldats français dans la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban), dont certains ont été blessés. Le ministre a conclu son intervention sur une demande de dignité : « Vous avez le droit d’être brutal. Vous n’avez pas le droit de mentir sur un sujet aussi grave. C’est une question de dignité. »

Une Crise “Crépusculaire” et la Voie de la Rupture

Au-delà du tumulte, l’opposition a présenté son propre scénario de sortie de crise, jugeant le « présidentialisme crépusculaire ». Face à un Emmanuel Macron qui aurait « abîmé sa fonction et épuisé les institutions de la Ve République », la solution proposée est radicale.

L’opposition a réitéré son engagement à ne pas participer au « sauvetage » de la politique macroniste. La voie de sortie passe par la censure immédiate du gouvernement, suivie par le vote d’une loi spéciale permettant de reconduire momentanément les budgets pour l’année à venir. L’étape ultime de cette rupture institutionnelle est sans équivoque : la démission ou, à défaut, la « destitution du président » de la République. Citant Léonard Cohen, la force d’opposition a affirmé vouloir « agrandir la brèche jusqu’à ce que s’écroule le vieux monde » que le gouvernement incarne.

Le projet de rupture est clair : reprendre le pouvoir à l’oligarchie en passant à la VIe République, planifier de grands chantiers écologiques, industriels et énergétiques, partager les richesses en taxant les ultra-riches, garantir l’unité du peuple contre le « poison de la haine », et rétablir la retraite à 60 ans.

Cet affrontement violent à l’Assemblée nationale est plus qu’un simple débat : il est la preuve d’une impasse politique et d’une rupture émotionnelle entre le pouvoir et l’opposition. La crise institutionnelle et sociale est profonde, et le consensus politique semble désormais être une chimère. La promesse est celle d’un bras de fer constant, car, selon l’opposition, « dans chaque brèche, il y a la promesse d’un matin. »