La maison abandonnée de Michel Delpech, là où il est mort, et sa valeur nette.

Mesdames, messieurs, il a fait chanter une génération entière. Ces mélodies ont accompagné les histoires d’amour de millions de Français. Et pourtant, lorsqu’il s’est éteint en janvier 2016, c’est dans un silence glaçant qu’on a appris sa disparition. Pas de, pas d’émission spéciale en direct, pas même un hommage national.

Michel Delpêche, autrefois idole des années 70, semblait avoir été effacé de notre mémoire collective. Pourquoi ce silence ? Comment un homme dont la voix fut l’un des symboles d’une époque a-t-il pu disparaître sans que personne ne s’en émeve réellement ? Était-ce la maladie qu’il avait peu à peu éloigné de la lumière ou une société trop pressée pour se souvenir ? Ce soir, nous ouvrons le livre d’un destin à la fois lumineux et tragique, celui d’un chanteur dont les chansons survivent mais dont le nom lui s’estompe dans l’oubli. Michel Delpêche

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voit le jour le 26 janvier 1946 à Courbevoisie dans une famille bourgeoise discrète. Son père représentant de commerce et sa mère femme au foyer lui transmettent une éducation classique. Mais très tôt Michel ressent un profond besoin d’expression artistique. Adolescente, il découvre la musique et le théâtre comme des refuges.

Il écrit ses premières chansons dès l’âge de 14 ans, trouvant dans les mots un exutoire à ses doutes. À 16 ans, il monte sur scène dans une comédie musicale intitulée copain clopant. Le public est conquis et les producteurs s’y intéressent rapidement. En 1965, il enregistre son premier 45 tours. Mais c’est en 1969 que la France découvre vraiment Michel Delpêche grâce au titre White is White inspiré du célèbre festival britannique.

Ce morceau, véritable hymne à la jeunesse et à la contreculture, connaît un succès fulgurant. Il devient presque du jour au lendemain l’un des chanteurs les plus populaires du pays. Sa voix douce, son physique avenant, son écriture romantique et accessible enfonte une icône des années 70. Il enchaîne les tubes chez Laurette pour un flirt, les divorcés, le Loiré cher.

Sa carrière est à son apogée. Ses tournées se succèdent. Les ventes explosent. Il est l’image même du chanteur à succès. Mais cette période faste cache une fragilité personnelle. Michel Delpêche souffre du poids de la notoriété. Derrière le sourire médiatique, il traverse des périodes d’anxiété, de doutes, de solitude. À la fin des années 70, il sombre dans une profonde dépression.

Le divorce avec sa première épouse Chantal Simon le plonge davantage dans la douleur. Il s’éloigne progressivement des plateaux de télévision et des studios. Ent quête spirituelle qui le mènera vers le bouddhisme puis vers le catholicisme. Sa seconde épouse Jeun Viè Garnier Fabre qui l’épouse en 1985 devient une figure centrale de son équilibre retrouvé.

Dans les années 80 les goûts musicaux évoluent. Les radios et télé ne lui font plus la même place. Le chanteur populaire devient une figure du passé. Pourtant, il ne renonce pas à créer. Dans les années 90, il revient avec des chansons plus personnelles, plus sombres où il évoque ses épreuves, ses remises en question, son rapport au divin.

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Il publie également plusieurs ouvrages autobiographiques dont “J’ai osé Dieu”, dans lequel il partage ses réflexions spirituelles avec une sincérité touchante. Son retour discret mais authentique touche un public plum qui le redécouvre sous un nouveau jour. En 2004, il participe à la tournée Hâche, tendre et tête de bois rassemblant les artistes phares des années 60-70.

Il y trouve une reconnaissance chaleureuse bien que nostalgique. Mais en 2013, un nouveau coup de sort s’abat sur lui. Un cancer de la gorge est diagnostiqué. La maladie progresse rapidement, l’obligeant à s’éloigner définitivement de la scène. Pour un chanteur, perdre la voix est une tragédie intime. Michel Delpêche lutte pourtant avec dignité, multipliant les traitements, les interventions.