Florent Pagny : le retour tant attendu après l’épreuve

Trois ans après avoir annoncé au grand public son cancer du poumon, Florent Pagny s’apprête à vivre un moment qu’il croyait presque perdu : un retour triomphal sur scène. À 63 ans, l’interprète de Savoir aimer n’a rien perdu de son énergie ni de sa soif de rencontres avec le public. Et c’est avec un enthousiasme teinté de prudence qu’il prépare une tournée de près de soixante concerts, programmée entre février et juillet 2026. Un véritable marathon artistique où il présentera son nouvel album, Grandeur nature, attendu le 12 septembre prochain, fruit d’une complicité intacte avec ses fidèles amis auteurs et compositeurs Marc Lavoine, Vianney et Alain Lanty.

Marc Lavoine et Florent Pagny

Pour Florent Pagny, cette tournée a valeur de renaissance. Durant des mois, la maladie l’a contraint à mettre sa carrière entre parenthèses, lui qui avait toujours cultivé la liberté comme ligne de vie. Chanter à nouveau devant des milliers de spectateurs, c’est pour lui une victoire intime, une manière de reprendre possession de ce qui fait battre son cœur : la scène. Mais derrière la joie perceptible, subsiste une vigilance constante.

Dans Le Parisien, Line Renaud affirmait récemment, rassurante : « Normalement, il est guéri. » Une phrase pleine d’espoir, mais que Florent lui-même nuance. Dans le podcast Addiktion, il avait expliqué que l’immunothérapie n’avait pas apporté les résultats attendus : « On a laissé tomber. » L’artiste, fidèle à son instinct, s’est alors tourné vers des médecines alternatives, privilégiant les plantes et les savoirs venus de la médecine chinoise, tout en poursuivant un suivi médical rigoureux : scanners, IRM, bilans réguliers… Un proche, cité par Voici, précisait d’ailleurs : « Il n’est pas en rémission, mais son état reste stable. »

Vianney et Florent Pagny

Cette lucidité, Florent la revendique. Sur le plateau de Quotidien, il rappelait qu’il avait déjà vécu deux rechutes, sans signes avant-coureurs : « On ne le sent pas forcément. Donc je sais que tout est possible. » Des mots empreints de fatalisme, mais aussi d’une incroyable force intérieure. Car s’il ne s’illusionne pas, il refuse de céder à la peur.

Florent Pagny a toujours été un combattant. Des débuts parfois houleux de sa carrière à ses choix de vie atypiques – quitter la France pour la Patagonie, privilégier une existence loin du star-système – il a prouvé qu’il savait tracer sa propre route. Face à la maladie, il adopte la même attitude : lucidité, courage et détermination.

Depuis février 2025, il a quitté la Patagonie, son refuge de cœur, pour se réinstaller en Bourgogne. Dans cette demeure classée monument historique, il retrouve une forme de sérénité. Loin des projecteurs, il profite d’un quotidien simple, entouré de son épouse Azucena, ses deux enfants Inca et Aël, et des amis qui viennent partager un verre ou un repas. Cet ancrage familial, cette chaleur discrète, sont devenus son socle.

Ce retour en Bourgogne n’a rien d’un renoncement. Bien au contraire. Entre vie de famille et préparation artistique, Florent Pagny reconstruit son énergie. Sa voix, puissante et singulière, reste son meilleur allié. Chaque répétition est vécue comme une promesse : celle de retrouver enfin son public, d’échanger des regards, des sourires, des émotions.

L’album Grandeur nature s’annonce déjà comme un jalon important. Fidèle à son goût des grandes mélodies et des textes forts, Florent s’est entouré de ses complices de toujours. Marc Lavoine, Vianney, Alain Lanty… chacun a apporté sa pierre à l’édifice, avec la volonté de célébrer la vie, malgré ses épreuves.

Le dimanche 31 août prochain, les téléspectateurs de TF1 auront d’ailleurs l’occasion de découvrir un Florent Pagny plus intime. Avec son épouse Azucena, il s’est confié à Audrey Crespo-Mara dans Sept à huit. Une rencontre symbolique, car c’est à cette journaliste qu’il avait révélé en premier son cancer, trois ans plus tôt. Nul doute que les confidences de ce couple uni, marqué mais soudé, toucheront le cœur du public.

Si Florent Pagny sait que sa santé demeure fragile, il refuse de laisser la peur gouverner son existence. Il avance, pas après pas, avec la conscience aiguë de la fragilité des choses. Cette lucidité, loin de le freiner, lui donne une intensité nouvelle. Son regard sur la vie, sur la scène, sur l’amour, s’est affûté.

L’homme qui avait choisi de s’exiler au bout du monde pour préserver sa liberté revient aujourd’hui au centre de l’attention, mais avec un état d’esprit renouvelé : plus humble, plus vigilant, mais toujours passionné. Florent Pagny n’a pas l’illusion de la victoire totale contre la maladie, mais il possède l’essentiel : la volonté de continuer à chanter, à vibrer, à transmettre.

En février 2026, lorsque les lumières s’éteindront et que sa voix résonnera à nouveau devant des milliers de spectateurs, ce ne sera pas seulement un concert. Ce sera un acte de vie, une célébration, un défi relevé face à l’adversité. Et pour ses fans, ce moment aura sans doute le goût de l’éternité.