Samuel Le Bihan, le visage emblématique d’Alex Hugo

Lorsque l’on évoque aujourd’hui la fiction policière française à la télévision, il est difficile de ne pas citer « Alex Hugo », ce héros atypique campé avec force et sensibilité par Samuel Le Bihan. Véritable phénomène populaire, la série diffusée sur France 2 est devenue, au fil des saisons, un rendez-vous attendu des téléspectateurs. Le 2 septembre dernier, la chaîne publique a proposé en prime time un épisode inédit de la sixième saison intitulé « Les Racines du mal ». Une nouvelle fois, le public a répondu présent en masse : pas moins de 5,5 millions de spectateurs étaient devant leur écran, permettant à la fiction de s’octroyer une part de marché impressionnante de 25,2 %. Un résultat qui surclasse largement la concurrence directe : TF1 et sa série médicale The Resident plafonnait à 15 %, M6 avec Indiana Jones rassemblait 12,5 %, tandis que France 3 et son magazine Des racines et des ailes ne réunissait que 9,2 % de l’audience.

Ce triomphe s’inscrit dans une dynamique déjà bien installée : chaque diffusion d’« Alex Hugo » est une célébration, un moment où la fiction française prouve sa capacité à rivaliser avec les productions étrangères grâce à une identité forte et singulière.

Un héros pas comme les autres

Si la série rencontre un tel succès, c’est avant tout grâce à son personnage principal. Alex Hugo n’est pas un enquêteur traditionnel. Ancien policier marseillais, il a choisi de s’exiler dans les montagnes du Briançonnais, à la recherche d’une vie plus simple, plus en accord avec ses valeurs. Pourtant, son passé le rattrape sans cesse, et les affaires criminelles viennent troubler ce havre de paix qu’il avait imaginé.

Dans ce rôle, Samuel Le Bihan déploie une palette de jeu impressionnante, oscillant entre force tranquille et vulnérabilité profonde. L’acteur, déjà reconnu pour ses performances au cinéma (Capitaine Conan, Le Pacte des loups), trouve ici un rôle à sa mesure : celui d’un homme blessé, en quête de rédemption, qui s’efforce de concilier son sens aigu de la justice avec une soif de sérénité.

À ses côtés, Lionnel Astier, interprète d’Angelo Batalla, ancien collègue et ami fidèle, apporte un contrepoint savoureux, à la fois pragmatique, ironique et profondément humain. Ensemble, les deux comédiens forment un duo dont la complicité crève l’écran, renforçant l’attachement du public à leurs personnages.

Une écriture solide et captivante

Le succès d’« Alex Hugo » ne repose pas uniquement sur le charisme de ses acteurs. Il doit aussi beaucoup à la qualité de son écriture. Les scénarios signés par Franck Thilliez et Nicolas Tackian, deux auteurs de thrillers réputés, sont taillés sur mesure. Chaque intrigue mêle enquête policière, réflexion psychologique et ancrage dans un territoire riche en symboles.

L’épisode « Les Racines du mal » en est une illustration parfaite. À travers une enquête haletante, il questionne la part d’ombre de l’homme et interroge les liens entre mémoire, violence et destin. Loin des intrigues formatées, la série propose des récits où la lenteur a toute sa place, où l’émotion prime sur le spectaculaire, et où la profondeur des personnages vaut autant que le mystère à résoudre.

La force des paysages

Impossible d’évoquer « Alex Hugo » sans parler de son décor naturel : les montagnes du Briançonnais. Véritables protagonistes à part entière, elles confèrent à la série une identité visuelle unique. Dans l’épisode diffusé début septembre, les caméras d’Olivier Langlois, le réalisateur, ont capté la beauté brute de lieux tels que Briançon, Cervières, Saint-Chaffrey, Le Monêtier-les-Bains, Val-des-Prés, Névache ou encore Freissinières.

Ces panoramas grandioses ne se contentent pas d’embellir le cadre : ils participent à l’atmosphère même de la fiction. Le silence des forêts, l’âpreté des sentiers escarpés, la pureté des torrents et la majesté des sommets enneigés créent une toile de fond où les drames humains prennent une dimension quasi mythologique. Ce contraste permanent entre la beauté de la nature et la noirceur des crimes donne à « Alex Hugo » sa tonalité singulière, presque poétique.

Un rendez-vous attendu

L’appétit du public pour cette série ne faiblit pas. Déjà, France 2 annonçait qu’un nouvel épisode inédit de la saison 6, intitulé « Le prix de la liberté », serait diffusé le mercredi 9 septembre à 21 h 05. L’attente est d’autant plus forte que chaque diffusion d’« Alex Hugo » ressemble à un événement, fédérant une communauté de spectateurs fidèles, attachés autant au personnage qu’à son univers.

En parallèle, le tournage de la septième saison est d’ores et déjà en cours, toujours dans les paysages du Briançonnais. Une fidélité au territoire qui témoigne de l’importance de ce lien entre la fiction et son décor, presque indissociables aujourd’hui.

Une réussite collective

Au-delà de l’incarnation magistrale de Samuel Le Bihan, le succès d’« Alex Hugo » repose sur une véritable alchimie entre tous les éléments de la production. Les scénaristes, les réalisateurs, les acteurs secondaires et les techniciens participent à cet équilibre fragile entre polar, drame humain et contemplation.

La série a su trouver une formule rare : proposer des intrigues suffisamment captivantes pour maintenir en haleine, tout en laissant place à des moments de respiration, où le spectateur peut s’immerger dans la beauté des lieux ou dans le silence des émotions. Cette respiration narrative, loin de ralentir le rythme, en devient l’ADN même.

Conclusion : un héros moderne

En définitive, « Alex Hugo » s’est imposé comme une œuvre à part dans le paysage audiovisuel français. Loin des séries formatées, elle séduit par sa sincérité, son authenticité et sa capacité à offrir à la télévision ce que l’on croit réservé au cinéma : des personnages profondément humains, des intrigues intelligentes et des paysages qui bouleversent.

À travers Alex Hugo, Samuel Le Bihan donne chair à un héros moderne, tiraillé entre son passé et son désir d’apaisement, entre justice et liberté. Son succès n’a rien d’un hasard : il répond à une quête universelle, celle d’un monde où l’homme cherche encore sa place au milieu des montagnes, dans un équilibre fragile entre la lumière et l’ombre.

Et à en juger par les chiffres d’audience, cette quête passionne des millions de Français, qui attendent déjà avec impatience la suite des aventures d’Alex Hugo, toujours plus profondément enracinées dans les paysages majestueux des Hautes-Alpes.