Mort du petit Tiago : Pourquoi une nouvelle expertise sur le corps de l’enfant de deux ans a été ordonnée par la justice ?

Après une première autopsie, le corps du petit Tiago, deux ans et mort à Toulouse au début de l’été, est à nouveau analysé par la médecine légale. L’enfant qui vivait à Albi avec sa mère et son beau-père semble avoir subi de lourds sévices physiques. Ce que l’on sait.

Que s’est-il passé ?

Le 1er juillet dernier, les secours sont appelés en urgence avenue François Verdier, à Albi. Sur place, ils découvrent le petit Tiago, deux ans, inconscient et gravement blessé. Son corps présente de multiples lésions. Transporté vers l’hôpital Purpan de Toulouse, l’enfant est pris en charge en arrêt cardio-respiratoire.

Malgré les efforts du personnel médical, il décède le lendemain des suites de ses blessures. Ce drame bouleverse alors toute la ville d’Albi, sous le choc de la disparition de ce très jeune enfant dans des circonstances encore floues.

De quoi sont accusés le beau-père et la mère de Tiago ?

Rapidement, l’enquête s’oriente vers le couple récemment formé par la mère de l’enfant et son compagnon.

C’est une question tragique et centrale dans une affaire qui bouleverse. La mort du petit Tiago, âgé de seulement deux ans, à Noyon dans l’Oise (survenue en juin 2024), fait l’objet d’une instruction judiciaire complexe.

La décision d’ordonner une nouvelle expertise sur le corps d’un enfant, ou plus précisément une expertise médicale collégiale (une analyse par un panel de plusieurs experts), intervient lorsque la cause de la mort est au cœur d’un désaccord technique ou d’une contestation fondamentale.

Voici les raisons précises qui ont motivé cette décision dans l’affaire du petit Tiago.

1. La contestation du diagnostic initial

La première autopsie et les examens initiaux ont conclu à un “syndrome du bébé secoué” (SBS). C’est ce diagnostic qui a conduit à la mise en examen (inculpation) des parents pour “violences volontaires ayant entraîné la mort”.

Cependant, la défense (les avocats des parents) conteste formellement cette conclusion. La nouvelle expertise a été demandée par la partie civile (une association de protection de l’enfance) et acceptée par la chambre de l’instruction pour lever toute ambiguïté.

2. Le désaccord sur l’origine des blessures

Au cœur de l’affaire se trouve une question médicale cruciale : les blessures de Tiago (notamment des lésions cérébrales et des hémorragies rétiniennes) sont-elles exclusivement la signature du syndrome du bébé secoué, ou pourraient-elles avoir une autre origine ?

La thèse de l’accusation (basée sur la 1ère autopsie) : Les blessures sont la preuve d’actes de violences (secouement).
La thèse de la défense : La défense des parents suggère que l’enfant aurait pu souffrir d’une pathologie antérieure non diagnostiquée (par exemple, une “hydrocéphalie externe”) qui aurait pu, combinée à une chute accidentelle mineure, provoquer les mêmes symptômes que le SBS.

3. La recherche d’une vérité scientifique incontestable

La mort d’un enfant dans des circonstances aussi troubles exige une vérité scientifique la plus solide possible. Le “syndrome du bébé secoué” est un diagnostic médical complexe qui, bien que reconnu, fait parfois l’objet de débats intenses dans les prétoires.

En ordonnant une expertise collégiale (confiée à un panel de plusieurs spécialistes qui n’ont pas participé à la première autopsie), la justice cherche à obtenir un consensus d’experts.

L’objectif de cette nouvelle expertise est donc de répondre de manière définitive à ces questions :

Les lésions constatées sur Tiago sont-elles, sans le moindre doute, le résultat d’un secouement violent ?
La thèse d’une pathologie antérieure ou d’un accident, avancée par la défense, est-elle médicalement crédible ?

Les conclusions de ce nouveau collège d’experts seront absolument déterminantes pour la suite de l’enquête et la tenue d’un éventuel procès.